Dans les
dernières années du siècle, l'Abbaye flambe ainsi qu'une partie du bourg, avec
l'église Saint- Rémy. Un incendie, dont on ne sait rien, la ravage,
et dut atteindre surtout les dépendances renfermant toutes les réserves de
vivres, car les moines se trouvent du jour au lendemain sans ressources. Le
monastère lui-même ayant subi d'importants dégâts, l'abbé se voit dans
l'obligation de disperser une partie des moines dans d'autres monastères. Ne
pouvant le faire de son propre chef, une lettre du pape Innocent III à l'abbé
de Bèze, en 1198, « l'autorise à envoyer quelques-uns de ses moines à Cluny et à
recevoir à Bèze des moines de Cluny pour le plus grand bien de son abbaye
désolée par un incendie et souffrant de la pauvreté. »
★ 1209
L'église paroissiale Saint-Rémi est reconstruite par
les moines, grande et belle, à trois nefs. Le clocher s'élève au-dessus d'une
voûte qui s'élance à 61 pieds du sol (près de 20m) , surmonté d'une lanterne
aménagée en tour de guet. Le transept gothique qui subsiste actuellement est de
cette époque.
Bèze n'était pas encore affranchi. Dominant le bourg
fortifié, le clocher de l'église Saint-Rémy de Bèze était beaucoup plus élevé
qu'il ne l'est aujourd'hui, car il faisait office de tour de guet, de « cerchia
». L’avocat Bonyard écrira en 1680 encore, qu'il « sert en temps de guerre pour
y loger une sentinelle. De ce clocher on découvre de toutes parts les environs
de Bèze et les gens de cheval ou de pied qui en approchent. Le nombre des coups
de cloche est le signal des habitants pour savoir à quelle porte on doit les
observer.
★ 1636
Les jours
sombres arrivent avec l'été et l'automne. Le 16 août, Condé doit lever le siège
de Dôle. Le 28, le général allemand Mercy, à la tête de 3.000 Croates, s'empare
de Pontailler, y fait «passer au fil de l'épée tous les habitons sans
distinction d'âge ni de sexe et commet les mêmes barbaries dans tout le
voisinage jusqu'à Mirebeau où il trouve plus de
résistance »
Enfermés dans leurs murailles et leurs portes
fortifiées, les hommes de Bèze font le guet de jour et de nuit. Chacun vit dans
l'angoisse et la crainte de l'heure suivante, car déjà les armées ennemies se
rassemblent au nord. Près de Champlitte, le feld-maréchal comte de Gallas fait
sa jonction avec le duc de Lorraine et ses autres alliés. Toutes leurs forces
réunies constituent une armée formidable pour l’époque : 50 à 60.000 hommes. Du
côté français, le cardinal de la Valette campe à Montsaugeon et le duc de
Weimar près d'Isômes à la tête des Suédois alliés. Ils attendent et observent.
Le 22 septembre Gallas part de Champlitte, entre en
Bourgogne et descend la vallée de la Vingeanne. Il a sous ses ordres 31
régiments de cavalerie, 12 de Croates, 8 de dragons, 33 d'infanterie, au total
84 régiments, auxquels s'ajoutent 2 compagnies de 400 Polonais et 5 compagnies
franches. L'artillerie se compose de 12 pièces de canons de 24 livres de
balles, 22 pièces de 18 et 12 livres, 60 pièces de régiments, 12 mortiers à
bombes. 3.000 chevaux conduisent artillerie et munitions avec 1.200 charriots
pour les porter. Ce prodigieux déploiement de forces jette la terreur loin en
avant, jusqu'à Dijon même qui s'attend au pillage.
Le premier village exposé est Pouilly-sur-Vingeanne,
seigneurie de l'abbé de Bèze. « Tout y fut tué, les maisons brûlées, le bétail
et les grains enlevés» . Mornay,
Montigny, Saint-Maurice sont détruits; la Commanderie de la Romagne prise, une
garnison y est laissée. Descendant la vallée, Saint-Seine a le même sort.
Seules résistent à l'incendie l'église et les deux grosses tours d'entrée du
château . Puis c'est Beaumont pillé, brûlé, les habitants tués, tandis que la
forteresse tiendra jusqu'au 8 novembre. Licey, autre seigneurie de l'abbaye de
Bèze, est presque entièrement détruit. La vallée de la Vingeanne n'est plus
qu'une immense traînée de feu. De là, une partie des Impériaux prennent la
route de Noiron qui est « traité aussi cruellement que les autres » ; mais au
lieu de continuer sur Bèze, ils obliquent et se dirigent sur Mirebeau qui,
après un siège héroïque de trois jours, pendant lequel aucun secours ne lui
parvient, tombe le 24 octobre. La ville pillée, tous les habitants rencontrés
sont massacrés, 118 maisons brûlées, ainsi que le clocher dont les cloches sont
fondues. Un butin considérable en vivres de toutes sortes est fait, surtout en
sel dont l'armée impériale manque totalement. Après cela, tous les villages
voisins sont livrés au pillage d'abord, aux flammes ensuite.
Pendant que Mirebeau résiste sans espoir, le gros des
Impériaux se dirige vers la Saône. Sur leur route, ils pillent et incendient
Arçon, seigneurie des moines de Bèze, dont certains habitants ont pu se
réfugier au château de Belleneuve. Trochères est pillé et brûlé, le prieuré de
Saint-Léger et ses dépendances de même ; puis, le 25 octobre, l'armée prend ses
quartiers devant Saint-Jean-de-Losne.
Le siège mémorable de cette petite cité est le point
culminant de la campagne. C'est le grain de sable qui va enrayer la machine
infernale. Après neuf jours d'efforts infructueux, le siège est levé le 3
novembre, les bagages chargés de nuit sous la pluie. Les charriots
s'embourbent. Ordre est donné d'enterrer la grosse artillerie et de lever le
camp en hâte. Le sol reste jonché de munitions, d'armes, de voitures enlisées.
C'est la retraite, la fuite éperdue par la même route qu'ils ont suivie en
conquérants, la seule qui leur reste ouverte. Condé, la Valette, Weimar les
serrent de près. Eternelle route des invasions et des retraites allemandes
passant par Bèze, ou si près, que sa région n'est au cours des siècles que
ruines recouvrant d'autres ruines. Les troupes de Charles de Lorraine décampent
les premières, les Autrichiens suivent, puis les Espagnols et les Comtois. Les
Croates forment l'arrière-garde, ne laissant derrière eux que poutres fumantes
et terre brûlée.
A Bèze, c'est la panique lorsque les guetteurs, du
haut du clocher donnent l'alarme. La population compte sur les fortifications
du bourg pour la protéger, et les hommes gardent les portes, prêts à la
résistance. Mais que peuvent faire de vieilles murailles pour garantir d'une
pareille avalanche, d'une armée qui doit à tout prix traverser la rivière à
Bèze parce qu'il y a un gué. Bientôt les boulets font des brèches par
lesquelles les Croates déchaînés pénètrent dans le bourg. Les hommes trouvés
sont tués, les maisons pillées, les réserves de grains entassées sur des
chariots, l'abbaye déserte, délestée de tout ce qui leur tombe sous la main ;
puis, lançant en hâte quelques torches enflammées dans les bâtiments claustraux
et une partie du bourg, ils quittent Bèze, laissant le monastère et le village
fumants, comme les Normands et les Hongrois autrefois.
A peine le dernier Croate parti, les habitants qui
avaient pu fuir ou se cacher, reviennent combattre l'incendie. Hommes, femmes,
enfants, font la chaîne depuis la rivière qu'ils déversent dans le bourg, dans
le monastère ensuite. Les hommes se précipitent sur les principaux foyers où, à
coups de hache et de pic, ils font la part du feu. L'incendie est enfin
péniblement maîtrisé. Il est temps, car la nuit de novembre tombe vite et ils
sont à bout de forces. Dans la crainte de foyers renaissants, des patrouilles
s'organisent lorsque, soudain, l'alerte est donnée qui sème l'effroi : une
armée s'avance sur Bèze. Branlebas dans la pénombre de la nuit qui vient. Les
hommes sont fourbus, et il n'y a plus de défense possible. Heureusement, c'est
l'armée royale qui apparaît, et les gens se croient sauvés . . .
Le cardinal de la Valette, lieutenant-général des
armées du roi qui, devenu d'Eglise, n'en prit ni les ordres ni les habitudes,
commande les Français ; le duc de Saxe-Weimar est à la tête des Suédois, alliés
de la France. « Mais leurs troupes, écrit dom Plancher, faisaient presque
autant de mal dans leur passage que l'armée ennemie. A Bèze entre autres, les
dégradations que firent les troupes du duc de Waimar ne le cédoient pas à
celles que fit Gallas dans le voisinage. »
Tandis que La Valette et Weimar poursuivent l'ennemi
en déroute, les Suédois restés à Bèze en leur absence mettent le bourg au
pillage. Les «Suédois» de Weimar n'étaient autres que des Allemands, qui furent
appelés ainsi parce que leur chef, avant de passer au service de la France,
avait été à celui de Gustave-Adolphe, roi de Suède, de qui il avait appris les
nouvelles tactiques de guerre .Partout
où-ils passèrent ils furent plus néfastes que l'ennemi lui-même. Mercenaires s'enrôlant
pour le pillage plus que pour une paie régulière, ils ne faisaient aucune
différence entre les belligérants et saisissaient toute occasion pour faire
main basse sur le moindre butin.
Dès l'annonce de l'entrée de Gallas en Bourgogne les
habitants de Bèze avaient porté ce qu'ils possédaient de plus précieux dans
leur église fortifiée et son clocher muni de salles de guet A l'arrivée des troupes de Weimar, certains
les considérant comme des alliés de bonne foi durent avoir la naïveté de leur
révéler où la richesse de chacun était entreposée. L'amour du lucre aveugle
alors ces alliés d'occasion, qui combattent avec la même ardeur pour l'un ou
l'autre camp. De plus, soldats luthériens,
ils n'ont aucun respect pour une église de papistes.
Ils tentent vainement d en enfoncer les lourdes portes et ne pouvant les
ébranler entassent des fagots et y mettent le feu. Gagnant rapidement le
faîtage de la nef, les flammes montent le long de la tour du clocher qui
résiste, mais dont les pierres sont calcinées. Ce gigantesque incendie, que
certains ont attribué à l'armée de Gallas, ne fut pas de son fait, elle n'en
eut pas le temps dans sa retraite. Il est l'œuvre de ces mercenaires, dits «
Suédois », alliés des Français -
En outre, ils pillent les maisons, les caves, les
celliers de l'abbaye, font bombance et, lorsqu'ils sont ivres mettent le feu
partout. Leurs ravages à Bèze sont infiniment supérieurs à ceux de l'armée de
Gallas qui n'avait fait que traverser le bourg en hâte. Après cinq jours vécus
aux frais de l'habitant ils partent, emmenant « tous les bestiaux, meubles et
grains comme ilz faisoient partout où ils passoient » L'abbaye, vidée presque entièrement, est en
partie incendiée.
La population de Bèze n'est pas seulement atteinte
dans ses biens, elle va l'être plus encore, dans sa vie même. Parmi les Suédois
la peste sévissait, comme partout alors, et les habitants sont très vite
contaminé. A la suite de ce cantonnement de cinq jours, la rivière qui traverse
le bourg dans toute sa longueur est polluée. Dans chacune des rares maisons
habitables. il y a des malades ; les gens s'y entassant faute de logements, la
contagion gagne rapidement. Par surcroit, la famine. Les Suédois ont emporté
toutes les réserves de grains et les environs ont été pillés de même, soit par
eux, soit par les Impériaux. Famine et peste déciment la population de Bèze et
les dépendances de l'abbaye. Leurs meubles emmenés, les gens couchent et
meurent sur la paille.
★ 1644
Le 23 juillet 1644, en l'hôtel de Nicolas Philpin,
conseiller du roi, élu et contrôleur de l'Election de Langres, Nicolas Febvre,
procureur en l'Election, lui expose au nom du révérend seigneur Messire Charles
de Ferrières de Sauvebœuf, abbé et baron de Bèze, comment du fait « de l'armée
de Sa Majesté, qui avoit esté en ses quartiers en l'année 1636 et de celle de
Galas, il auroit esté contrainct dès ledict temps de quitter et abandonner
ladite terre de Besze à cause des courses continuelles que les ennemysèze
n'était pas encore affranchi. Dominant le bourg fortifié, le clocher de
l'église Saint-Rémy de Bèze était beaucoup plus élevé qu'il ne l'est
aujourd'hui, car il faisait office de tour de guet, de « cerchia ». L’avocat
Bonyard écrira en 1680 encore, qu'il « sert en temps de guerre pour y loger une
sentinelle. De ce clocher on découvre de toutes parts les environs de Bèze et
les gens de cheval ou de pied qui en approchent.
La visite, qui commence par l'abbaye, montre le
pont-levis en ruine ; la « planchette », c'est-à-dire le petit pont-passerelle
sur la rivière, de même. A côté, se trouve la chapelle Notre-Dame, faisant
partie du chevet de l'église : « le toict et la voulte enfoncez et les images
rompues et bruslez », elle est presque entièrement démolie . L'ancien choeur de
l'église, qu'elle prolonge, est « aussy ruyné » : sa voûte n'est protégée par
aucun toit, « la pluye passant partout au travers d'icelle, laquelle tombera en
bref par terre s'il n'y estoit remédyé, estant icelle voulte toute pourrye et
rompue en quelques endroictz ». Dans l'église même, il pleut en maints
endroits, son cloître est complètement désert, « la chapelle Saint-Estienne
entièrement ruynée ».
Le conseiller Philpin, accompagné du procureur et de
son greffier, se mettent en route le jour même, et le soir ils vont « gister au
lieu de « Selongey ».
Le lendemain 24 juillet, ils arrivent à Bèze « à
l'heure de midy » et prennent « logement en la maison de Richard Perceraud,
hostellier audict lieu. La visite, qui commence par l'abbaye, montre le
pont-levis en ruine ; la « planchette », c'est-à-dire le petit pont-passerelle
sur la rivière, de même. A côté, se trouve la chapelle Notre-Dame, faisant
partie du chevet de l'église : « le toict et la voulte enfoncez et les images
rompues et bruslez », elle est presque entièrement démolie . L'ancien choeur de
l'église, qu'elle prolonge, est « aussy ruyné » : sa voûte n'est protégée par
aucun toit, « la pluye passant partout au travers d'icelle, laquelle tombera en
bref par terre s'il n'y estoit remédyé, estant icelle voulte toute pourrye et
rompue en quelques en-droictz ». Dans l'église même, il pleut en maints
endroits, son cloître est complètement désert, « la chapelle Saint-Estienne
entièrement ruynée ».
La visite des prudhommes se poursuit avec, partout,
les mêmes constatations. La grande salle, un bâtiment de la basse-cour, le
pressoir, ne sont que ruines. « Et quant aux quatre tours de ladicte abbaye,
l'une d'ycelles appelée la Vieille prison, le toict et couverture d'icelle est
entièrement enfoncé et la pluye tombant journellement sur lesdictes murailles
et voulte et que si bientost ladicte tour n'est recouverte les murailles
tomberont par terre et pour les trois autres ont besoin de recouvrer partout et
plusieurs autres réparations par dedans icelle. » De plus, il y a des brèches
dans les murailles et l'enclos de l'abbaye, où « il est besoing de promptes
réparations sinon elles tomberont entièrement par terre ».
Sur 95 maisons détruites ou endommagées dans le bourg,
37 seulement appartiennent à des hommes encore vivants, les autres
propriétaires sont morts, ainsi que leurs héritiers. La toiture de l'église
paroissiale est crevée, il n'y a presque plus de vitres, « le fenestrage est
rompu ». La « maison de ville » est en ruine, les murailles du bourg ont de
nombreuses brèches. La forge et le fourneau de Bèze, détruits, sont
inhabitables.
Quant aux dépendances plus lointaines de l'abbaye.
Arçon, Viévigne, Noiron et les autres seigneuries, métairies et moulins, les
prudhommes les ayant vus, les déclarent « inhabités et ruynés depuis longtemps,
partyes desdicts lieux bruslez et incendiez, les terres en friches et non
encemancées ».
Dans le finage de Bèze, le demi-tiers seulement des
terres est cultivé, « emplantez des quatre grains », tout le reste est en
friche et désert depuis longtemps, « ce qui paroict par ies grandes herbes,
buissons et espines qui ont crues dans lesdictes terres... ». Partout, les
vignes gelées et grêlées récemment encore, si bien qu'il n'y aurait pas « es
pais pour faire un muid de vignes dudict lieu de Bèze », tant au clos de l'abbé
que dans ses autres vignes ou dans celles des habitants.
Tel est l'état de Bèze et des lieux dépendant de
l'abbaye huit ans après Gallas. Toute la région environnante offre le même
aspect de désolation. Les enquêteurs, entre 1644 et 1646, rapportent n'avoir «
trouvé que cendres, ruines et quelques habitants vivant dans des cabanes
noircies par le feu, au milieu de terres en friches. Vingt villages sont
entièrement déserts ».
★ 1698
L'entretien de l'église du bourg incombait, selon
l'usage, en partie à la commune, en partie à l'abbé de Bèze. Celui-ci avait la
charge du chœur, en tant que seigneur décimateur. La nomination du curé de
Saint-Rémi était, comme on le sait, dans les attributions de l'infirmier de
l'abbaye ; mais Charles de Ferrières, ayant capté tous les offices claustraux,
avait eu le patronage de l'église, ce qui l'obligeait à assurer l'entretien du
chœur. Il n'en fit rien. Son neveu Jean de Sauvebœuf pas davantage. Saint-Rémi,
brûlé au temps de Gallas, et dont la nef était découverte, avait été
sommairement réparée par les habitants. Longtemps le transept et le chœur
suffirent à la population réduite ; mais aucune restauration sérieuse n'ayant
été entreprise, l'église fut interdite en 1698, à la suite d'une visite de
l'archidiacre Filzjean. La chapelle Saint-Prudent, dont les reliques étaient
alors à l'abbaye, reçut les paroissiens qui y trouvèrent la place suffisante.
★ 1767
L'église Saint-Rémi non restaurée, restant interdite
depuis 1698, les offices se célébraient dans la chapelle Saint-Prudent depuis
lors. Celle-ci très suffisamment grande pour la population réduite du début du
siècle, ne l'était plus devant l'accroissement notable des habitants ; mais la
force de l'habitude était telle que les gens ne le remarquaient pas. L'abbé
Guelaud, dès son arrivée à Bèze, fut le premier à le leur démontrer et à
réclamer la restauration de son église en titre.
Poussés par leur nouveau curé, les habitants décident
la reconstruction jusqu'au transept, de la nef brûlée par Gallas, ce qui avait
motivé l'interdiction. Comme on l'a vu, seul le chœur était à la charge des
moines en tant que seigneurs décimateurs. Un violent procès devait sortir de
cette décision, où l'abbé Guelaud devait jouer un grand rôle et, déjà,
l'opposer aux bénédictins.
★ 1768
Au début de 1768 la réfection de la nef est mise en adjudication. Un
certain Rosat obtient l'entreprise et les deux collatéraux sont démolis. La
bénédiction de la première pierre du portail a lieu le 28 février. En juin la
nef, presque entièrement découverte, a mis à nu la base de la tour du clocher
qui présente une lézarde inquiétante. Devant ce surcroît de dépense leur
incombant, les habitants, conseillés par leur curé, veulent en faire supporter
la charge aux moines, bien que le clocher, tour de guet du bourg ait toujours
été entretenu par la commune de Bèze comme étant placé sur la nef. Une longue
polémique, offrant un caractère pré-révolutionnaire ; s’engage, avec expertises
de part et d'autre, procès, plaidoyers virulents des habitants, pour aboutir a
une transaction par laquelle les moines capitulent avec aménité. Contre l'usage
établi jusqu'alors, ils consentent à faire réparer la tour du clocher, bien
qu'ils estiment que la démolition de la nef ait contribue a aggraver la lézarde
en laissant tout un côté de la tour suspendu dans le vide. Les Bénédictins
prendront même à leur charge tous les frais de procès incombant aux habitants,
sauf toutefois les honoraires de leur expert. La transaction est passée à
Langres devant le procureur Philpin de Piépape le 7 mars 1769. Le 12, la
population de Bèze la ratifie en l'auditoire du bourg, et le 20 tous les moines
en la salle du Chapitre du monastère. Ils sont au nombre de huit à l'abbaye ;
Dom Jean-Jacques Vaudray, prieur ;
Dom Joachim Pioche, sous-prieur ;
Dom Zacharie Merle, cellérier-procureur (mais pour
lors absent de Bèze),
Dom Nicolas Joly, sous-cellérier et dépositaire ;
Dom Philibert Léaulté, doyen ;
Dom Charles Munier, sacristain ;
Dom Jean-Marie-Judith Calon ;
Dom Hugues-François Bernard, secrétaire ;
Dom François Mortier ; tous religieux profès.
Messire Jean-Baptiste Guelaud, curé, procureur spécial
des habitants
est présent et signe en leur nom .
Le curé Guelaud triomphe, et ses paroissiens ne voient
plus que par ses yeux. Il a eu gain de cause dans le procès, les moines ont
capitulé et s’engagent à entretenir à l’avenir le clocher et sa tour. Il ne se
montre pas peu fier de ce succès, s’en sert comme d’un piédestal et entretenant
soigneusement l’animosité de la plupart de ses ouailles contre leurs seigneurs,
voit grandir sa popularité.
★ 1770
L’année suivant 1770, nouvelle Procédure au sujet des
chapelles latérales de l’église, celles de Saint-Mammès et des Saints Ferréol
et Ferjeux, aujourd’hui chapelles de Saint-Rémi et de la Vierge. Mais elle ne
prend pas l'ampleur du procès de 1768. La construction achevée, l'église est
consacrée le 30 octobre 1770 par Jean Arnault, curé d'Arceau et doyen de Bèze,
commis à cet effet par l'évêque de Dijon.


Elle est réduite à être méconnaissable. Les
collatéraux ont disparu, une seule travée est conservée devant le transept et
une nef unique toute simple, sans piliers, remplace l'ancienne. Les moines ont
refait la tour du clocher en diminuant considérablement, par prudence, la
hauteur de la voûte qui était de 61 pieds 6 pouces et n'est plus que de 45
pieds comme celle de la nef. Les tribunes, au-dessus des chapelles latérales,
où l'on chantait le Graduel dans celle du sud et l'Evangile dans celle du nord,
sont murées. Pour aller de l'une à l'autre, au cours des cérémonies, les
chantres faisaient autrefois le tour extérieur du chœur par un passage dans les
arcs-boutants. Tout cela est supprimé ; mais on peut encore en voir les
ouvertures muraillées au chevet de l'église. L'abside n'est plus en cul de
four, mais carrée, comme celle de l'abbaye, car les moines durent réduire la
profondeur du chœur lors de la construction de la route de Gray. La sacristie,
autrefois dans la rotonde, derrière le maître-autel, est reconstruite à droite,
extérieurement, derrière la chapelle Saint-Ferréol et Saint-Ferjeux
Un arrêté du Conseil du roi des 23 mai et 27 août 1768
avait contraint le monastère à réduire le chœur pour établir la grande route de
Dijon à Gray a travers le bourg (Arch. C. O : 3 H. 62.)
Pour la même raison, le cimetière entourant l'église
est progressivement désaffecté. Les inhumations sont faites, dès lors, dans celui
de N.-D. des Groisses, appartenant à l'abbaye, à côté de la chapelle dominant
le monastère
★ Révolution de 1789
Lorsque la loi du 2 novembre 1789 mit « à la
disposition de l'Etat » tous les biens du clergé, ce ne fut que pour éviter de
décréter qu'ils lui « appartenaient ». L'expression modifiée pour avoir heurté
certains, ne changeait rien à la chose. « L'Assemblée détruisit ainsi la
redoutable puissance du clergé, écrit Thiers, le luxe des grands de l'ordre, et
se ménagea ces immenses ressources financières qui firent si longtemps
subsister la révolution... Elle déclarait ne plus reconnaître les vœux
religieux et rendait la liberté à tous les cloîtrés, en laissant toutefois à
ceux qui le voudraient la faculté de continuer la vie monastique ; et comme
leurs biens étaient supprimés, elle y suppléait par des pensions. » L'Assemblée Constituante assurant en même
temps un traitement aux curés, ceux-ci furent en général très favorables aux
événements, et l'abbé Guelaud, l'un des premiers, applaudit aux décrets confisquant
les biens des moines contre lesquels il avait toujours lutté depuis son arrivée
à Bèze, soutenant les habitants contre leurs seigneurs.
★ 1790
Bèze, comptant alors environ 950 habitants, est devenu
chef-lieu de canton. Les communes de Chevigny, Noiron, Bourberain, Lux,
Viévigne et Spoy y sont rattachées. Le 14 juillet 1790, la France entière
commémore le premier anniversaire de la prise de la Bastille et prête le
serment fédératif que prescrit la loi. Alors qu'à Paris, à la cérémonie du
Champ de Mars, le roi lui-même prononce ce serment et enthousiasme une foule en
délire, partout en province on organise des solennités.
Le dimanche précédent, au prône de la messe
paroissiale de Bèze, le maire avait invité « tous les citoyens et les gardes
nationales » à assister ce jour-là à une « Grande Messe », célébrée en l'église
du bourg, « pour demander au Tout-Puissant la prospérité de l'Empire français
».
Le mercredi 14 juillet, à onze heures, les officiers
municipaux « revêtus de leurs écharpes et conduits par les gardes nationales de
Bèze » se rendent à l'église paroissiale. A l'issue de la messe, à « midy
frappant, au son de toutes les cloches et des fanfares », la municipalité
encadrée de la garde et suivie de la foule, s'achemine, « par une pluie battante
», vers l'autel de la patrie, dressé dans un vaste champ à côté de la forge. Le
maire s'avance jusqu'aux marches de l'autel et prête « à haute et intelligible
voix le serment civique requis... » puis, s'adressant à toute l'assistance, il
répète la formule du serment. Les officiers municipaux, les officiers et les
gardes nationaux, rangés sur deux lignes, et tous les citoyens présents lèvent
la main et crient « à pleine voix : Je le jure ». La cérémonie achevée, les
municipaux rentrent dans le bourg, au milieu de la Milice nationale qui les
reconduit jusqu'à la salle de leurs audiences où un procès-verbal est dressé et
signé solennellement.
L'abbaye elle-même meurt lentement. Il n'y a plus que
quatre religieux. Les 12, 13, 14, 15 et 19 octobre a lieu l'estimation des
propriétés monastiques, devenues biens nationaux, dont Louis-François Langlois
est nommé garde général.
★
1791
Tous les objets précieux, vases sacrés et reliquaires,
doivent être versés au Trésor public. Ces reliques, vénérées en l'église
Saint-Pierre depuis tant de siècles, que la dévotion de leurs ancêtres s'était
plu à voir dignement ornées, en sont extraites par la municipalité imbue de son
rôle de « destructeur de superstition ».
Comme l'écrit Henri Chabeuf : « La Révolution
s'acharna sur les œuvres faites d'un peu de métal précieux et de beaucoup d'art
et, pour un profit actuel minime, appauvrit irrémédiablement le patrimoine
artistique de la France. »
Le 7 octobre 1791 la loi constitutionnelle de l'empire
français est publiée à Bèze en grande pompe. A l'issue des vêpres, où le « Te
Deum » et le « Domine salvum fac Regem » ont été entonnés par le curé-maire en
présence de la municipalité et de la garde nationale, le cortège officiel se
forme et parcourt le bourg, le maire Guelaud en tête. Il s'arrête à tous les
carrefours, sur toutes les places, où lecture est faite d'une fraction de la
Constitution et, après chaque arrêt, une salve est tirée par la garde, suivie
d'un envoi de dragées pour les enfants .
Peu après, le 13 novembre suivant, de nouvelles
élections ont lieu à Bèze. Il s'agit de pourvoir au remplacement de plusieurs
officiers municipaux démissionnaires à la suite de Guelaud qui a obtenu de se
retirer. Clément Frillié est élu maire. Cependant le curé de Bèze continue à
siéger parmi les notables, signant dans le registre des délibérations «
Guelaud, prêtre », précédé du signe maçonnique "//" . Il reste
curé-doyen.
★
1794
A partir du 4 mars 1794 les exercices du culte sont
suspendus par ordre du District d'Is-sur-Tille ; les offices catholiques ne
sont plus célébrés, même par les prêtres assermentés . Les cloches de l'église
sont descendues.
Le 4 germinal an II (24 mars 1794), le Comité de Salut
Public décrète « que toutes les cordes, servant aux sonneries des cloches
descendues, seront rassemblées sous quinze jours au plus tard dans un lieu
indiqué par chaque district, aux bords des rivières ou des routes qui
faciliteront le plus le transport et le charroi ; que, sur-le-champ, elles seront
expédiées pour le port de mer le plus voisin et remises à la disposition du
ministre de la marine. Le Comité charge les Directoires de Districts de
l'exécution du présent arrêté. Signé: Robespierre, Billaud-Varenne, Carnot,
C.A. Prieur, B. Barrère, Collot-d'Herbois, Saint-Just, Couthon. »
Lorsque le 18 floréal an II (7 mai 1794), le culte de
l'Etre Suprême est établi, l'église paroissiale de Bèze en devient le temple.
On y fait des distributions de savon .
Tout ce qui peut rappeler la religion des temps anciens
est détruit ; les croix des carrefours brisés, les statues de saints mutilées.
De son côté la population est traquée. Le 8
vendémiaire an III (29 septembre 1794), un ordre du district interdit aux
cabarets de servir à boire aux citoyens de la commune sous peine d'une amende
de cent livres. En cas de récidive l'amende est double, le cabaretier condamné
à trois jours de prison et les portes de son établissement « murées » pour
trois mois. L'agent national Antoine écrit dans son rapport à la municipalité :
« C'est dans la fange de ces lieux de dissolution que se corrompt la morale
publique, se trament des projets liberticides et se fomente le mépris des lois.
»
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1795
La loi du 3 ventôse an III (21 février 1795) ayant
autorisé la liberté de « tous » les cultes, les prêtres assermentés reprennent
leurs fonctions publiques .Mais les
habitants ne peuvent s'habituer au silence des cloches. Leurs jours avaient été
rythmés par elles et les travaux des champs réglés par les trois Angélus.
Esprits frondeurs comme il l'ont été de tout temps avec l'abbaye, les gens de
Bèze ne se laissent pas impressionner par les brimades de la République. Le 3
germinal an III (25 mars 1795), au grand émoi de la municipalité responsable,
les cloches remontées secrètement sont sonnées à toute volée. Le bourq en
résonne étrangement. Le maire, affolé, assemble sur le champ son conseil
municipal pour que le procès-verbal de la séance précise bien « que ni les uns
ni les autres n'ont participé à cette rébellion, dont ils n'ont eu connaissance
qu'en entendant sonner les cloches » .
Pendant ce temps, la démolition systématique de
l'abbaye se poursuit. De l'église, il ne reste pas pierre sur pierre ; elle est
rasée, ses fondations nivelées. et Faitout, le papetier acquéreur, en vend tous
les matériaux.
★
1796
L'année suivante, an IV, une loi sur « l'exercice et
la police extérieure du culte » est promulguée le 21 ventôse (10 mars 1796).
Les cérémonies religieuses rétablies, leur célébration est confiée au seul
clergé constitutionnel qui occupe à peu près toutes les cures conservées par la
Révolution, les prêtres fidèles étant exilés ou déportés. Chaque municipalité
doit établir un certificat de l'entière disparition des signes extérieurs du
culte, et Dumay, agent municipal de Bèze, fait la déclaration suivante :
« Je soussigné Agent Municipal de la Commune de Bèze,
Chef-Lieu de Canton, certifie à tous qu'il appartiendra qu'il n'existe sur le
territoire de cette Commune aucuns signes extérieurs de Culte ; que le citoyen
qui y préside les cérémonies religieuses, et qui jamais ne fut ministre du
culte catholique, a rempli les formalités prescrites par l'article 6 du titre 3
de la loi du 7 vendémiaire an 4e, et par l'article 17 de la section 3 du titre
4 de la même loi. Certifie en outre que l'article 11 de l'arrêté départemental
du vingt un ventôse dernier y reçoit sa pleine et entière exécution. En foi de
quoi j'ai signé le présent certificat à l'administration municipale du Canton
de Bèze le quatorze germinal de l'an quatrième de la République française Une
et Indivisible. (Signé :) Dumay, agent municipal de Bèze. »
* * *
"L'église
paroissiale Saint-Rémy, avec son transept du XIIIe siècle et sa tour de guet :
par quel miracle les statues qu'elle renferme ont-elles traversé le cyclone
révolutionnaire qui s'acharnait à les briser et les mutiler ? Comment la Vierge
du XVe siècle, la Madeleine et le Saint-Jean-Baptiste du XVIe, sont-ils là ?
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Notre-Dame des Groisses
(Classée MH en 1907) |
Pour Notre-Dame des Groisses, du
XVIe, nous savons qu'elle a été retrouvée enfouie sous les décombres de sa
chapelle lors de l'aménagement du
cimetière sur son emplacement vers 1820 et installée alors solennellement dans
l'église. N'étant que peu mutilée, il est vraisemblable qu'à l'époque de la
Terreur elle fut pieusement couchée sur le sol par une main dévote et
recouverte de gravats. D'autres statues de saints, placées un peu partout dans
des niches creusées dans les murs des maisons du bourg, furent sans doute
cachées de même pour la plupart, puisqu'elles ont survécu ; à moins que les
démolisseurs de l'abbaye se soient amusés à les donner aux enfants en guise de
jouets, à l'exemple de la Vierge de 1J Chaume, à Beire . Seul, l'« Agnus Dei » encastré dans le mur
du four banal est en partie brisé, de même un groupe de deux hommes, un moine
et un manant semble-t-il, sculptés à l'extérieur d'une maison sur la place et
qu'il est difficile d'identifier. Une petite Vierge, placée dans une niche à
l'angle de la place et de la rue de l'Encloître n'a disparu que récemment.
Une autre statue, fort belle, a
survécu à la destruction fanatique. Après avoir séjourné un siècle encore à
Bèze, elle est allée se perdre dans l'anonymat des antiquités monastiques
éparses dans le monde. Sainte Syre, pieuse pèlerine honorée en Champagne, avait
été taillée dans la pierre en un style très champenois aux environs de
1528-1539, d'après Henri David c'était
sous l'abbatiat de Jean de Fay.
Elle mesurait 1 m. 30 de haut. Un
écusson portant les armes du donateur interrompait le nom de sainte Syre gravé
sur le socle : de... à la fasce de... accompagnée de 3 étoiles de... Ces mêmes
armoiries se retrouvent au pied de la Vierge à l'Enfant, dans l'église de
Licey. Elles appartiendraient aux Jaquot, grande famille de magistrats qui
portaient « d'azur à la fasce d'or, accompagnée de 3 étoiles du même ». Paris
Jaquot, avocat du roi au bailliage de Dijon et avocat général au Parlement de
Bourgogne en 1526, aurait pu être le généreux donateur de ces deux statues à
l'abbaye de Bèze (H. David : op. cit., 179 à 181 avec représentation
lithographique de la statue disparue).
Elle avait été placée aux abords
immédiats de l'abbaye, près de la tour aux Choues et des bâtiments de
l'ancienne lingerie convertis en ferme. Les descendants du premier acquéreur la
vendirent vers 1890 à l'un de ces antiquaires qui écumaient les campagnes.
Ailleurs, à la limite du bourg
fortifié et à côté de la porte Saint-Prudent, se voit une petite statue
encastrée dans le mur au faitage d'une maison dominant autrefois les remparts.
Ce n'est plus que le moulage en plâtre de l'original, vendu au début du siècle
et parti, comme sainte Syre, pour un lieu inconnu. Personnage aux traits
juvéniles, vêtu d'une robe descendant jusqu'aux talons, sur laquelle il porte
un ample manteau ouvert, presque aussi long. Mains jointes, tête nue montrant
une épaisse et longue chevelure, le manipule au bras gauche, insigne des
diacres. C'est en effet le diacre de Narbonne, saint Prudent, le Guérisseur,
dont la statue originale en pierre était autrefois dans sa chapelle. Et cette
petite et timide effigie du grand saint vénéré à Bèze, l'unique connue, nous
montre la forme sous laquelle les moines l'ont présenté aux fidèles. Son
attitude de prière semble implorer la guérison de ceux qui lui sont amenés, la
tête penchée sur le côté et les yeux baissés il paraît compatir à leurs
misères. Aujourd'hui, il semble accueillir l'arrivant à l'entrée du bourg qu'il
protège.
Par contre, une statue en pierre,
très mutilée, mais qui paraît être un saint André d'après sa croix sur le côté
gauche, est gardée pieusement par une autre famille qui met dans sa possession
une vertu tutélaire. Car il est de règle à Bèze que ce qui vient de l'abbaye ne
doit pas quitter le bourg, ni même la maison où un vestige a échoué après la
tourmente. C'est une croyance qui a ses racines au plus profond de la race.
Ceux qui enfreignent ce précepte ont tout à craindre.
La chapelle Saint-Prudent est transformée
en habitation, partagée dans sa longueur en trois pièces et en trois étages
dans sa hauteur. Elle conserve encore, apparente dans son grenier, sa charpente
d'origine voûtée en bois de châtaignier et la petite rose éclairant faiblement
son chevet. Ses vieilles dalles d'église, usées par endroit par la foule des
pèlerins et le passage des voitures de malades, gardent l'empreinte de l'autel
sur lequel reposait la châsse resplendissante du saint Guérisseur."
Par Solange de
Montenay
L'ABBAYE BENEDICTINE
SAINT-PIERRE DE BEZE
(Son histoire au
fil des jours)
* * *
AUTRES ELEMENTS DU PATRIMOINE MOBILER DE L'EGLISE SAINT-REMY
(Source Plate-Forme Ouverte du
Patrimoine du Ministère de la Culture)

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Statue de la Vierge à
l'Enfant, 4e quart 15e siècle - située
bras droit du transept |
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Retable architecturé à niche - Statue Saint Rémy |
Statue Saint
Rémy (grandeur nature) - 17e siècle
dans retable - située bras gauche du transept
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Statue Sainte Madeleine
(petite nature)
1ère moitié 16e siècle - Chœur |
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Statue Saint-Jean Baptiste 1er quart 16e siècle -
Choeur |
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Tableau Saint-Rémy baptisant
Clovis 1er
Copie du XIXe de l'original de la Cathédrale de Reims exécuté par Sachetti
Tableau de 3,80 x 3,00m situé bras gauche du transept |
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Statue Saint-Rémy (1) 15e siècle
(petite nature, hauteur 125cm)
Posée près des fonts baptismaux |
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Fonts Baptismaux 19e siècle-
Près du portail d'entrée |
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Christ en croix 16e / 17e siècle - Grandeur
nature
Bois : teinté (foncé), vernis |
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Clôture sanctuaire (grille de communion du chœur), provenant de l'Eglise Abbatiale de l'Abbaye de Bèze |
Clôture de sanctuaire devant l'autel (Grille de
communion)
En provenance de l'Eglise Abbatiale de l'abbaye de Bèze,
incendiée à la Révolution
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Trois cloches au clocher, travée centrale du beffroi. . Une grosse de 840 kg datée de 1828, par Fort Puîné (Fondeur de cloches) . Une seconde datée de 1773 avec Cachet : DURAND A DIJON |
 | Cloche N° 2 |
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Cloche
N°3 plus petite, datée de 1710, fondue par Charles Joly fondeur à Brévannes, provenant
également de l'Eglise Abbatiale de Bèze |